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Vendredi 10 Avril 2020

​

Tt comme : transporté

retour.jpg

Sous l’aubette, quel spectacle !

Ma vue plonge

à l’intérieur des habitacles.

Défilé de gambettes

et de bustes sans têtes,

ceints d’un ruban noir.

Dans le saint des saints,

captifs, les seins se scindent

et s’offrent à mon regard.

Au terminus, en bout de ligne,

courte station en terrasse.

Place de l’Hôpital,

à deux pas de là,

au 28 de la rue Paufique,

le 2 mai 1980,

le salon unanime des Poètes de Lyon

jugea de son devoir,

et l’on ne l’y reprendrait plus,

d’honorer la mémoire

d’une illustre consœur.

En atteste, une plaque

qui proclame au grand dam

d’autres dames

qui durent, sans plus atteindre à la postérité 

s’y consumer à leur tour :

« La poétesse Louise Labé

vécut en ces lieux

...en des temps reculés ».

Au retour, dans l’autobus 58 bondé,

c’est la ruée : des places assises,

l’assaut est donné.

En face de moi,

j’en reste bouche bée,

littéralement transporté,

outrageusement belle,

tu viens t’installer

Belle Cordière ou Bethsabé

et rien n’attente à ta beauté

pas même le bouton de fièvre

qui orne le bout de ton nez.

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