Sous l’aubette, quel spectacle !
Ma vue plonge
à l’intérieur des habitacles.
Défilé de gambettes
et de bustes sans têtes,
ceints d’un ruban noir.
Dans le saint des saints,
captifs, les seins se scindent
et s’offrent à mon regard.
Au terminus, en bout de ligne,
courte station en terrasse.
Place de l’Hôpital,
à deux pas de là,
au 28 de la rue Paufique,
le 2 mai 1980,
le salon unanime des Poètes de Lyon
jugea de son devoir,
et l’on ne l’y reprendrait plus,
d’honorer la mémoire
d’une illustre consœur.
En atteste, une plaque
qui proclame au grand dam
d’autres dames
qui durent, sans plus atteindre à la postérité
s’y consumer à leur tour :
« La poétesse Louise Labé
vécut en ces lieux
...en des temps reculés ».
Au retour, dans l’autobus 58 bondé,
c’est la ruée : des places assises,
l’assaut est donné.
En face de moi,
j’en reste bouche bée,
littéralement transporté,
outrageusement belle,
tu viens t’installer
Belle Cordière ou Bethsabé
et rien n’attente à ta beauté
pas même le bouton de fièvre
qui orne le bout de ton nez.